Communiqué de presse

Un missionnaire canadien parle de foi et de survie aux Philippines

Le seul missionnaire mormon canadien en service à Tacloban, aux Philippines, lors du passage du typhon Haiyan est de retour chez lui, au Canada. Il raconte l’histoire de sa survie au typhon le plus mortel jamais enregistré aux Philippines.

Elder Brandon Archibald arrivait à la fin de son service de deux ans en tant que missionnaire de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours dans la mission de Tacloban, aux Philippines. Ses parents avaient déjà leurs billets d’avion pour aller le rejoindre et visiter la mission avant de le ramener à la maison. Ces projets ont changé lorsqu’il est devenu évident qu’un typhon se dirigeait vers Tacloban.

« Nous avons eu le temps de nous préparer », mentionne le jeune homme, qui œuvrait à ce moment en tant que dirigeant de zone avec son compagnon à Tacloban, à seulement deux kilomètres de l’océan. « Nous avons rapatrié huit missionnaires des régions voisines qui habitaient dans des petites villes isolées et nous les avons logés en ville. Nous croyions qu’il valait mieux les faire venir afin que plusieurs missionnaires soient réunis. […] Ceci s’est avéré être une bonne décision. »

De leur côté, dans leur foyer à Raymond, en Alberta, les parents de Brandon, Stephen et Allison Archibald, ont appris la nouvelle de l’approche du typhon et ont alors commencé à prier pour leur fils. « Nous avons été bénis de ne pas nous inquiéter », a dit Stephen. « Nous croyons que les missionnaires sont protégés par le Seigneur. »

Les missionnaires ont rassemblé de la corde, de la nourriture et de l’eau puis, à la demande de leur président de mission, ils sont restés dans leur appartement malgré la belle journée. À quatre heures du matin, il a commencé à pleuvoir très fort et le vent s’est mis à souffler violemment.

« Nous nous sommes barricadés loin des portes et nous avons regardé le vent emporter une rampe métallique qui était boulonnée à un mur de ciment sur notre balcon et la briser comme s’il s’agissait d’une brindille. Le toit en aluminium a été endommagé et une fenêtre a été aspirée. Un soffite a été plié, puis arraché, pour ensuite tomber sur le balcon, nous aidant ainsi à garder les portes fermées. Des morceaux de métal ont été éparpillés comme des feuilles de papier. Les maisons ont été balayées et détruites. »

« La situation était très périlleuse; cependant, il régnait [parmi les missionnaires] un esprit général de calme, de paix et de sécurité. Le Seigneur nous a bénis en nous donnant l’assurance que tout irait bien. Nous sentions la présence d’anges et nous nous sentions protégés.

Les missionnaires ont attendu des communications toute la journée. Ils ont vu des groupes de personnes paniquées courir vers des lieux situés plus en hauteur, mais eux sont restés ensemble dans leur appartement, comme ils en avaient reçu la consigne.

Lorsque la tempête s’est calmée le lendemain matin, les missionnaires sont sortis avec précaution de leur appartement. Ils se sont frayé un chemin en direction du siège de la mission, qui se trouvait à une quinzaine de kilomètres de là. « On aurait dit une zone de guerre », raconte Brandon Archibald. « Des poteaux électriques étaient tombés, des transformateurs détruits et des bâtiments en ruine… un vrai cauchemar. Tout ce que nous connaissions et aimions avait disparu. »

À leur arrivée au siège de la mission, les missionnaires ont immédiatement commencé à nettoyer l’endroit pour en faire un centre de secours opérationnel.

« Tous les missionnaires allaient bien et nous étions soulagés. », a déclaré le jeune homme. « Malgré les circonstances éprouvantes, ils ont continué à rendre service – que ce soit en nettoyant ou en distribuant des articles de secours… Tous nos biens matériels avaient disparu… Nous nous sommes plongés dans le travail. »

Brandon Archibald a raconté que, lorsque les missionnaires ont commencé à distribuer des trousses de secours fournies par le gouvernement, les gens « étaient très heureux et reconnaissants… Leurs yeux brillaient et ils se sentaient réconfortés. »

Le jour suivant, des militaires sont arrivés pour remplacer les missionnaires, qui ont reçu l’ordre d’évacuer la zone. Compte tenu du couvre-feu en vigueur dans la ville, ces derniers sont partis à quatre heures le matin suivant et ont marché durant environ une heure et demie pour se rendre à l’aéroport.

Les chances d’avoir un vol pour sortir de la zone sinistrée étaient minces, a dit le jeune missionnaire. « Nous avons attendu des heures et des heures. Mais nous n’avons pas perdu la foi. » Ils ont finalement aperçu un soldat américain, aussi membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, qui leur est venu en aide. « Nous étions vraiment soulagés. » Le militaire a reçu la permission d’évacuer les missionnaires vers Manille dans un avion de transport militaire C-130.

Les missionnaires de Tacloban ont été accueillis chaleureusement à Manille où on leur a fourni des vêtements qui avaient été donnés. Lorsqu’il avait quitté Tacloban, Elder Archibald n’avait emporté que ses Écritures et tout ce qu’il avait réussi à mettre dans son sac à dos. Son passeport et son certificat de naissance avaient été emportés par les eaux, alors sortir du pays n’était pas une mince affaire. Avec la coopération de plusieurs acteurs et de « nombreuses prières », il a pu obtenir les documents pour rentrer chez lui.

Toutefois, avant de revenir au Canada, il devait faire une escale, brève mais importante, à Salt Lake City, en Utah. Ses parents avaient fait la route en voiture depuis Raymond, en Alberta, pour l’accueillir et le voir réuni à son jeune frère Bryson, missionnaire en formation, qui se préparait à aller dans la Mission de Cebu, aux Philippines.

Il est rare que des frères soient affectés dans le même pays. Brandon Archibald est heureux que son jeune frère aille directement porter secours à ceux qu’il vient de laisser. « Un lien incroyable s’est formé entre nous. Mon frère n’a pas peur de se mettre à l’ouvrage. »

Leur père acquiesce : « Nous sentons qu’il y a une raison spéciale pour laquelle ces deux frères ont été appelés à servir dans cet endroit. C’est peut-être la raison : Bryson prend la relève de son frère ».

Brandon Archibald croit que ce qu’il a appris pendant ses deux ans de service missionnaire lui a été utile durant la dernière semaine de sa mission. « Dieu connaît chacun d’entre nous et son amour pour nous est réel. Il a un grand pouvoir. »

Remarque concernant le nom de l’Église : Quand vous parlez de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.