Commentaire

Pourquoi la religion est importante : le sol que nous foulons

Cet essai sur le fondement de la foi est le cinquième d'une série de cinq sur la valeur de la religion

« Notre moralité a des racines religieuses. » — Theo Hobson[1]

Que signifie prendre quelque chose pour acquis ? Chaque jour, nous foulons un sol que nous remarquons rarement. Il est simplement là, sous nos pieds, leur servant de support tandis que nous passons nos journées à apprendre, à travailler et à prier. Bien que passant souvent inaperçu, le sol de notre vie abonde de signification religieuse. Beaucoup de questions importantes sont généralement spirituelles. Comment atteignons-nous nos désirs les plus profonds ? Qu’est-ce qui détermine ce qui est bien ou ce qui est mal ? Qui devons-nous aimer ? Comment surmonter la souffrance ? Les réponses que nous recevons façonnent notre réalité. Mais la religion est toujours contestée. Certains imaginent même un monde sans aucune foi. Alors, qu’avons-nous à perdre ?

Les rigueurs de la science et de la technologie nous ouvrent aux nombreuses merveilles et vérités mais, comme l’explique un écrivain, ne peuvent « nous mettre en contact avec la motivation, l’intimité, l’émotion – tout ce qui importe le plus dans la vie quotidienne de chacun. » [2]  Les plus grandes choses accomplies par les hommes s’expliquent souvent par l’inspiration religieuse. La plupart des œuvres artistiques, architecturales, musicales et littéraires sont revêtues de la beauté du désir spirituel. Les écrits sacrés apportent des cadres éthiques qui suscitent des actes de sacrifice de soi, d’intégrité et d’amour. La religion donne à la société une aspiration morale commune, instille un engagement social sans compulsion sociale, encourage le respect volontaire de la loi et nous rappelle notre dignité inhérente. La croyance en la divinité motive les gens à surmonter le désespoir de la mort et fait de la souffrance un bien.

Les valeurs de la société prennent racine dans le sol de la religion. Nos aspirations modernes pour les droits de l’Homme, l’altruisme et l’aide humanitaire, par exemple, ont des origines religieuses. Derrière des initiatives telle que nourrir les pauvres, fournir un toit aux sans-abris et soigner les malades, il y a probablement une église. [3]  La confiance en notre fondement civil repose sur les disciplines spirituelles que sont l’honnêteté, l’empathie et la réciprocité. Chacun y trouve son compte lorsque l’on vit selon ces idéaux. Le journaliste laïque Will Saletan a écrit : « La religion est le véhicule par lequel le plus grand nombre de personnes apprennent la moralité et la mettent en pratique. Au bout du compte, c’est notre amie. « [4]

Viennent alors toutes les choses précieuses et indescriptibles. Alexis de Tocqueville a écrit que les hommes sont nés avec  « Le goût de l’infini » et «  l’amour de ce qui est immortel »‘’ [5] Les individus ont médité et recherché ces intangibles. L’identité, la compréhension, le salut, l’appartenance  — les choses de l’âme  — ne se trouvent jamais bien loin de notre cœur. L’écrivain agnostique Julian Barnes en est arrivé à une réflexion profonde lorsqu’il a dit : « Je ne crois pas en Dieu, mais il me manque[6]  « Un monde sans religion semble plus uniforme, plus vide et plus simple mais implore pourtant le Dieu qu’il a connu jadis. »

De nos jours, des habitants du monde entier trouvent refuge en leur Dieu et au sein de leurs groupes confessionnels. Quatre-vingt-quatre pour cent de la population mondiale s’identifient à un groupe religieux.[7] Le monde ne sombre pas dans l’incrédulité, mais cette croyance devient plus riche, pluraliste et complexe. Nous sommes tous les intendants de la société, et nos choix déterminent qui nous sommes. Les fondements de la religion, tout comme le sol, ont besoin qu’on les cultive et qu’on les nourrisse. Un jardin ne peut prendre soin de lui-même.

 


[1] Theo Hobson, “The Return of God: Atheism’s Crisis of Faith,” The Spectator, avril. 19, 2014.

[2] Alasdair Craig, “God Is Dead — What Next?” Prospect, 1er mai, 2014.

[3] See Robert A. Putnam and David E. Campbell, American Grace: How Religion Divides and Unites Us (2010).

[4] Will Saletan, “When Churches Do the Right Thing,” Slate, 8 mai, 2014.

[5] Alexis de Tocqueville, Democracy in America (2000), 510.

[6] Julian Barnes, Nothing to Be Frightened Of (2009), 1.

[7] Pew Research Religion & Public Life Project, “The Global Religious Landscape,” 18 déc. 2012.

 

Remarque concernant le nom de l’Église : Quand vous parlez de L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.